"Jour de silence à Tanger", Tahar Ben jelloun

Tahar Ben Jelloun est né à Fès, en 1944. Tahar devient celèbre avec son livre "La nuit sacrée", suite de "L'enfant de sable", pour lequel il reçu le prix Goncourt en 1987. Il est l'écrivain francophone le plus traduit au monde. Il a écrit de nombreux livres, dont :
  • À l'insu du souvenir, 1980 (recueil de poèmes)
  • Les Raisins de la galère, 1996
  • Le Racisme expliqué à ma fille, 1997
  • Le dernier ami, 2004

Dans jour de silence à Tanger(1990), Tahar Ben Jelloun rend hommage à son père. En effet ce monologue du père est une longue réflexion sur la vie, le temps et la vieillesse. Malade, le père est abandonné par son corps, il ne lui reste alors que son esprit. Un esprit qui le ronge en ressassant les souvenirs de sa vie. En plus d’être détruit par cet ennui terrible, il est détruit par ces mêmes erreurs, ces mêmes reproches qui reviennent toujours. Les trois plus importants étant son départ de Fès pour Tanger, la trahison de son beau-fils qui travaillait avec lui et qui l’a quitté pour travailler avec ses concurrents, c’est à dire ses neveux. Et enfin l’effondrement de son univers. Ses amis sont tous morts et la relation qu’il entretient avec sa femme est plutôt difficile. Il va se souvenir de sa jeunesse, de la mort de son père, de ses premiers amours, des parties de cartes avec ses amis, du moment où il a dû quitter ses amis de Fès pour partir à la guerre... Après ce retour sur son passé, l’insatisfaction l’envahit : sa vie est monotone, l’a t’elle toujours été ?Il a comme une impression de trahison, d’échapper, de fuir au monde. Seule la ville est coupable, c’est elle qui veut ça. Le père a le mal de la ville et ne l’apprécie pas : « Il n’y règne que la paresse, le vent et l’ingratitude ». Tahar Ben jelloun nous donne l’image d’un père lointain, solitaire, railleur et cruel, pourtant on voit se créer un attachement avec ce personnage tout au long du livre. L’absence de son entourage, le renfermement sur soi et son présent remplit de regrets tout comme son passé, font tomber le père dans le cercle vicieux d’une vieillesse mal vécue. Mais soudain, le ciel bleu remplace la grisaille et le brouillard de Tanger dans son esprit… il ne dit pas un mot il ferme lentement ses yeux, le voilà partit rejoindre ses amis…